Table à jeux Iconic House
Réalisation
En concertation avec les designers d’Iconic House, les architectes et les artisans de Laissez Passer, la table à jeux a d’abord été dessinée puis adaptée en plans d’exécution.
Munis de ces documents, les artisans ont travaillé chaque partie du meuble au sein de nos ateliers. Les pieds sont un assemblage de bois d’azobé et peuplier : deux essences issues des tins obsolètes du chantier naval. Chaque galette a été tournée, l’ensemble a ensuite été monté sur tiges filetées avant d’être assemblé au plateau. Le plateau de table est en marqueterie, une composition alternant azobé et cèdre. Les jeux, qui sont aussi les couvercles bifaces des coffres à pions dans lesquels sont présents les livret de notice de la table de jeux sont ornés de marqueteries mariant plusieurs bois : le padouk, azobé, frène, peuplier teinté. Des prises en céramique sont intégrées aux traverses de la table sous les alèses du plateau.
Atelier
Le vent et les embruns balayent cette terrasse toute une partie de l’année. Après avoir dessiné la structure, nous avons fait appel à un bureau d’étude pour en valider la solidité. La prospection de vieilles coques nous a fait visiter 4 vieux bateaux. Nous avons finalement choisi le Joseph Marie une barque marseillaise des années 20, qui dormait chez l’association Pilotine en attendant son sort.
L’association Pilotine est basée près de la forme 10, au bout du port industriel, juste avant la plagette de l’Estaque. Elle propose une réinsertion professionnelle par le chantier naval et la navigation. Des adultes de tout âge et de tout horizon restaurent des bateaux en bois dans ce grand atelier, épaulés par des responsables de pôles (bois/métal/gréements…). Après discussion avec l’équipe, nous avons décidé de faire travailler cette association sur une partie du chantier dédié à la coque. Cette dernière a été coupée en deux, pour couvrir chacun des deux mini-bars et créer un passage au centre pour permettre la circulation du personnel. C’est un clin d’œil à la jumboïsation, méthode d’agrandissement des navires imaginée par Dupuy de Lôme, dont les chantiers navals de Marseille ont été pionniers dans la mise en oeuvre sur cargos et ferrys (dans la forme 10, troisième forme de radoub la plus grande du monde, voisine de l’atelier de La Pilotine justement).
Les parois bleues de l’ensemble sont des bardages en peuplier toujours issus des tins du chantier naval, ici teinté sur une face. De grandes sections d’azobé forment la structure de l’arrière-bar, des tubes inox celle des 2 ilots. Une porte pliante de 5 mètres de long, montée sur vérins hydrauliques, ferme la partie du fond et devient une toiture à l’ouverture. Des étagères tantôt en bois tantôt en maille électro-soudée viennent ponctuer les espaces de service. La coque retournée a été réparée, équipée d’un châssis inox, colmatée, poncée puis imperméabilisée avec plusieurs vernis marine. Une ligne de couleur bardée du nom de notre collectif vient relooker cette barque de pêche traditionnelle du siècle dernier : elle fait un bon temporel dans le sport nautique des années 80.
Materiaux
- Toiture : Coque du Joseph-Marie, barque de pêche des années 20.
- Parois : Peuplier teint (issu des tins du chantier naval) et tubes inox.
- Bar : Azobé massif (issu des tins du chantier naval).
- Etagères : Azobé et inox.
- Eclairages : Bouée de signalisation marine, hublots étanches (issus du Lacydon, ancien navire des pompiers de Marseille).