Plasticocène
Réalisation
L’association Polymer nous a invité à participer à l’exposition Plasticocène, qui présentait les travaux de 14 artistes (Museo Aero Solar, Thomas Mailaender, Southwhay Studio, Côme Di Meglio, Elvia Teotski, Coline Le Quenven, Maxime Verret, James Shaw, Marion Flament, Wendy Andreu, IGO Studio, NSDOS, Gangui Collectif, et notre collectif) autour du thème des déchets plastiques maritimes. Le terme « plasticocène » est utilisé pour décrire l’impact de la pollution plastique sur la planète et ses écosystèmes. Il a été proposé comme une sous-époque de l’Anthropocène, qui est l’ère géologique actuelle au cours de laquelle l’activité humaine a été l’influence dominante sur l’environnement. L’évènement à eu lieu du 16 février au 23 mai 2023 à la Friche – Belle de Mai. L’association Polymer choisit des artistes, entrepreneur·euse·s, scientifiques, tous·tes passionné·e·s d’art et soucieux·se·s d’agir pour l’écologie et la biodiversité. Elle encourage des œuvres d’art à partir de déchets plastiques collectés sur les littoraux ou en mer Méditerranée pour alerter les publics quand à cette problématique. Pour rassembler le public ainsi que les intervenants et les amener à réfléchir ensemble sur ce sujet, nous avons conçu une table et une dizaine d’assises. L’exposition est itinérante, un autre épisode va se tenir à St Tropez durant l’été.
Atelier
Les pieds de nos tables et assises sont des assemblages de gilets de sauvetage que les normes de sécurité ont déclaré obsolètes. Ces gilets proviennent d’un navire de croisière entretenu dans le chantier naval du GPMM. Dans ce même secteur sont récupérées les sections de peuplier qui, débitées en planches, composent les plateaux de tables. C’est à l’origine le bois martyr qui coiffe les tins : d’énormes plots sur lesquels reposent les coques des cargos lors de leur réparation en cale sèche, dans les bassins de radoub. Les différentes parties des tins sont fixées entre elles à l’aide de grosses agrafes en acier, que nous avons ici adapté pour la jonction des plateaux.
Cette proposition de mobilier présente un petit exemple des déchets que le port industriel de Marseille produit chaque jour. Chaque objet (gilets de sauvetage, sangles de camion, peuplier martyr, agrafes en acier, canne à pêche) est préservé dans l’intégrité de sa forme et/ou de sa fonction : l’énergie grise continue son cycle, la mémoire d’usage transparaît. Dans cet esprit de réemploi cyclique, cet assemblage peut donc être démonté en vue d’une réactivation des fonctions premières : la survie, le transport, la réparation navale, la pêche… Et ainsi retourner aux activités coutumières du port, celles-là même qui composent le tableau de notre environnement de travail, l’âme de notre pratique.
Materiaux
- Assises et pieds de table : Gilets de sauvetage obsolètes (navire de croisière)
- Plateaux et rallonge : Peuplier teint sur les champs (issu des tins du chantier naval)
- Fixation de la rallonge : Agrafes (fixant les différentes parties des tins du chantier naval).
- Fixation des plateaux aux pieds : Ceinturage avec des sangles de camion
- Eclairage : Bouée et diode de détresse montées sur canne à pêche.